Ma vie humaine ne m’a jamais semblé plus fade que celle que j’ai à présent. Seulement c’était l’époque dans laquelle je vivais qui voulait ça. Je suis née en 1437 en France et jusqu’à mes seize printemps, j’ai connu les craintes et les horreurs de la guerre. Certes, retranchée dans notre demeure dans le Sud, nous avions bien moins à craindre des Anglais que ceux vivant au Nord. Nous souffrions moins également, surtout lorsque l’on possédait un petit bout de terre grâce au titre de Vicomte de son père. Néanmoins, cela ne nous empêchait pas d’avoir peur que les Anglais n’envahissent un peu plus nos terres et que quelques uns ne viennent jusqu’ici. Les hommes en bonne santé et courageux, volontaires surtout, quittaient le Sud pour prêter mains fortes à leurs compatriotes. Mon père faisait parti de ceux là. Il attendit néanmoins que j’ai atteins un certain âge avant de nous quitter de nous laisser aux bons soins de gouvernantes et autres servantes. J’avais treize ans lorsqu’il partit se mêler à cette guerre, mon frère, Gabriel, n’en avait que six. Nous n’avions jamais de ses nouvelles, en ce temps là, communiquer n’était pas aussi aisé que maintenant, alors en temps de guerre… Nous n’avions donc que nos espoirs pour nous réconforter, pas même une mère pour nous rassurer. Cette dernière était morte alors qu’elle donnait naissance à Gabriel. Son corps fragile avait eu grand mal à supporter cette grossesse, l’accouchement lui fut malheureusement fatal. Mon frère n’eut alors jamais connu notre mère, mais je lui contais souvent des histoires à son sujet. Je lui décrivais sa bonté, sa fraîcheur, sa douceur et je lui disais à quel point elle l’aimait déjà alors qu’il n’était encore que dans son ventre. J’ai toujours pris soin de lui, refusant que d’autres s’en chargent à ma place. S’il n’a pas eu la joie de connaître notre mère, il a avec moi, connu les douceurs et les attentions d’une femme envers son enfant. Si jeune, me direz-vous ? Oui. Car lorsque ma mère attendait Gabriel je lui avais promis, spontanément, avec toute l’innocence de mon enfance, que je prendrais soin de lui – ou d’elle – que je le chérirais de tout mon cœur et qu’il serait heureux à chaque seconde sa vie. La mort de ma mère n’a fait que renforcer ce désir que je voulais concret. Mais il n’y avait pas que ça. Mon frère avait hérité de la santé fragile de notre défunte mère, et je ne l’en couvais que davantage. J’étais toujours derrière lui, à surveiller ses moindre gestes, à prévenir ses moindres envies. Nous avions des gens pour s’occuper de ce genre de chose, mais tout ce qui touchait de près ou de loin à Gabriel me revenait, c’était ainsi que je l’avais décidé. Aussi durant ces années où notre père fut absent, je m’occupais davantage de mon frère privé de la seule figure parentale qu’il eut dans sa courte vie. Mais je ne fus pas malheureuse ! Certes la crainte de voir les Anglais nous envahir était présente, certes mon père me manquait et je m’inquiétais pour lui, mais j’avais Gabriel et l’amour que je lui portais et celui qu’il me rendait avaient de quoi emplir mon cœur de joie.
J’avais seize ans lorsque la fin de la guerre fut annoncée. Jamais je n’aurais cru entendre ça de mon vivant. J’étais née avec cette guerre déjà présente depuis tant d’années, que je pensais mourir avec. Cette nouvelle fut source de joie un peu partout et Gabriel et moi nous réjouissions de retrouver notre père si longtemps absent. Cependant, les jours, les semaines eurent beau défiler, notre père ne revint pas à la maisons. Ce fut seulement après deux longs mois, tandis que les retours des hommes s’étaient fait de moins en moins fréquents avant de ne plus pouvoir en compter, que nous avons accepté de faire notre deuil. Mon frère hérita de son patrimoine mais m’en laissa la gestion. Il avait à peine dix ans à l’époque sans compter que sa santé l’obligeait souvent à garder la chambre, il pensait que je serais mieux avisée que lui pour me charger du rôle d’un Vicomte. Il faut dire que je ne laissais pas le temps à ce genre de chose d’atteindre ses oreilles. Je le trouvais trop jeune et trop faible pour se soucier de quoi que soit d’autre que de lui-même. Certes un Vicomte n’avait pas énormément d’obligations, mais je les remplissais, laissant le nom de mon jeune frère apparaître aux yeux de tous. Je ne cherchais pas une quelconque reconnaissance ou renommée, mon titre de sœur me convenait parfaitement. Cependant en tant que tel, j’avais un rôle à jouer, celui de protéger mon frère cadet et je m’en efforçais. Ma gouvernante trouvait que j’en faisais trop, je n’ai jamais ressenti une telle chose. M’occuper de la gestion de nos terres, organiser quelques réceptions et prendre soin de Gabriel, plus encore lorsque sa santé allait vers le déclin… jamais cela ne m’a paru trop, seulement normal. J’allais même jusqu’à le remplacer lors de mondanités auxquelles il ne pouvait pas toujours assister. Les gens avaient connaissance de sa santé fragile, mais je n’aurais pas pris le risque de les froisser en ne me présentant pas à sa place pour honorer leur invitation. Les nobles sont si successibles. Mais je n’avais pas à me plaindre, j’aimais les réceptions et les mondanités aussi je m’y rendais avec une certaine joie, bien que j’étais toujours plus ou moins pressée de rentrer lorsque Gabriel ne m’accompagnait pas, je craignais tellement que sa santé ne lui joue des tours lorsque j’étais absente.
Ce fut lors d’une de ses soirées que je rencontrais un jeune Comte voisin. Il avait hérité une année seulement auparavant. Sa jeunesse, son charme, ainsi que son titre faisaient des envieuses qui se présentaient toutes comme d’éventuelles prétendantes. !je fus vite séduite également mais j’étais bien trop préoccupée par Gabriel pour ne serait-ce que penser l’aborder. Je me contentais des banalités et obligations dans ce genre de soirée, pressée de retourner au chevet de mon frère malade. Pourtant je ne parti pas aussi rapidement que je l’aurais pensé car au grand désarrois de ces demoiselles, Charles – c’est ainsi qu’il se nommait – vint m’aborder à la fin du repas. Sa présence et sa discussion me firent oublier jusqu’à la notion du temps. Ce ne fut que lorsque je me rendis compte de l’heure qui avançait que je me suis souvenue de mon devoir. Aussi bien étais-je à ses côtés, je m’excusais et prenais congé pour m’en retourner vers mon frère malade. Ce dernier fut loin de me tenir rigueur de mon temps passé en dehors de la maison et ce sans lui. Il affichait au contraire un magnifique sourire m’assurant être heureux que je me sois amusée à cette soirée. Du moins l’en avait-il déduit car jamais je ne m’étais absentée aussi longtemps en le laissant seul.
Je ne mis guère de temps avant de revoir Charles. Dès le lendemain, il était à ma porte, un bouquet de fleurs à la main, tel un gentleman. L’avais-je séduit ? Il semblait que oui, et s’était réciproque. Nous passions de plus en plus de temps ensemble et il me fit la cour dans les règles, prenant son temps pour me conquérir bien qu’il n’en eut point besoin tant j’étais déjà sous son charme. Il était gentil, souriant, patient. Il prenait soin de Gabriel, le traitait avec attention mais il savait également lui offrir la liberté que j’avais toujours peur de lui accorder. Ainsi lorsque sa santé se montrait meilleure, Charles arrivait toujours à me convaincre de laisser Gabriel participer à telle ou telle activité. Il l’accompagna même à la chasse alors que j’avais toujours rechigné à le laisser sortir trop longtemps de peur qu’il n’attrape une quelconque maladie, encore plus sans moi.
Quelque temps plus tard, Charles demandait ma main. J’acceptais mais j’y posais tout de même une condition. Bien que mon frère soit Vicomte, qu’il est du personnel pour s’occuper de lui et une maison où vivre, je demandais à Charles à ce qu’il vienne avec nous. Je refusais de le laisser en arrière même si la demeure de mon prétendant n’était pas si éloignée de la notre. Je voulais garder Gabriel près de moi. Parce qu’il n’avait que onze ans, parce qu’il était malade, parce que nous n’avions jamais été séparés. Je n’eu pas à fournir une seule de ces raisons que Charles acceptait sans même discuter, il m’affirma même qu’il n’avait jamais pensé qu’il en serait autrement. Je crois que mon amour pour lui atteignit son sommet à cet instant.
Cassandre Wesson
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Devenir Comtesse j’offrais à mon frère un confort d’une niveau au dessus du celui que nous possédions déjà. Bien entendu, je n’avais pas épousé Charles dans ce simple but, notre union était celle d’un amour véritable, peu pouvaient en dire de même. Pourtant à cette époque on avait tendance à croire que l’argent réglait tous les problèmes. Il est vrai que si je voulais un médecin pour mon frère, je pouvait faire appelle aux meilleurs, tandis qu’un paysan devait se contenter de ce qu’il avait, voir rien car parfois les revenus manquaient bien trop pour se permettre de contacter un docteur. Mais l’argent ne fait pas tout, la preuve, j’avais beau avoir fait venir des dizaines de médecins en plusieurs années, aucun n’avait trouvé le mal habitant Gabriel, et ceux se risquant à un diagnostic étaient plus que septiques sur son devenir. Avec le temps sa santé s’était dégradée et les moments d’amélioration commèrent à se faire rares, jusqu’à disparaître complètement, le laissant trop faible pour quitter son lit. Ma dévotion envers lui ne s’affaiblissait pas et cela finit par exaspérer Charles. J’étais plus une infirmière qu’une épouse selon lui, et bien qu’il aimait Gabriel, la situation lui paraissait de moins en moins vivable, et après quatre années de mariage sa patience s’effrita et les tensions dans notre couple vinrent prendre leurs places. A quel sujet ? Toujours le même. Récurrent, d’autant plus lorsque nous recevions où nous rendions dans des endroits où nous pouvions côtoyer des enfants. La discussion s’engager alors toujours de la même façon, comme cette fois là alors que nous venions de dire au revoir à des amis ayant des enfants.
« Ne pensez-vous pas qu’il serait grand temps d’avoir un enfant ? » « Je ne me sens pas prête à devenir mère. » « Voyons Cassandre, nous sommes mariés depuis quatre ans, toutes vos amies de votre âge, même des plus jeunes ont des enfants. » « Grand bien leur fasse. » « C’est à cause de Gabriel n’est-ce pas ? Vous ne voulez pas d’un enfant parce qu’il pourrait vous empêcher de vous occuper de lui ? »
C’était ça bien entendu. La véritable raison de mes refus, c’était que je ne désirais pas être mère tout court. J’avais déjà un enfant, et je l’aimais bien trop pour pouvoir penser donner un peu de cet amour à un autre, même ayant séjourné dans mon ventre.
« Et qu’allez vous faire ? Le précipiter dans la tombe ?! »
Lorsqu’il s’agissait de Gabriel, je m’emportait facilement, mais n’est-ce pas normal ? Charles le comprenait, aussi, bien qu’il ait lui-même haussé le ton, il se radoucit pour continuer et s’expliquer.
« Voyons, non. Vous savez bien que j’aime Gabriel comme mon propre frère. Mais peut-être qu’il serait temps de laisser quelqu’un d’autre se charger de lui ? Sa garde vous épuise et il serait bien mieux entre des mains professionnelles. » « Vous voulez l’envoyer dans un de ces endroits ? Dans un dispensaire ? » Je m’insurgeais et grimaçait en prononçant simplement ce mot, avant de reprendre avec véhémence. « Moi vivante, jamais ! »
Bien entendu il respecta mon choix, ne m’imposant pas d’envoyer mon frère dans un de ses endroits froids et inconnus. Cependant je pouvais voir chaque jour son mal de ne pas avoir d’héritier, grandir. Il en devenait moins agréable, moins aimant parfois, ne rappelant sèchement que si je pouvais profiter de tout ce luxe, si j’étais conviée à des réceptions de hauts rangs, c’était simplement grâce à lui et au titre qu’il m’avait offert en faisant de moi sa femme. En conclusion, je devais selon lui me montrer plus reconnaissante et lui donner cet enfant qu’il attendait tant. Après tout, n’était-ce pas pour cela qu’il avait cherché à prendre femme ? Pour enfanter. Et s’il m’a aimé un jour, ce que je crois, je pense que cet amour s’est essoufflé avec le temps et face à ma passion inébranlable pour Gabriel.
Ce fut un soir, alors que Charles avait convié un ami de son défunt père à dîner, qui après une absence de plusieurs années, était de passage dans la région. Ce dîner fut assez surprenant. Dans un premier temps, Gabriel s’étonna du physique de notre invité, Joshua. Il n’avait, d’après lui, pas changé durant toutes ces années. Il était l’exacte souvenir de l’homme qu’il avait connu enfant, sans même une ride de plus. Cependant, je ne prêtais guère attention à cela, tout comme Joshua le précisa, la mémoire peut jouer bien des tours. Mais il est vrai que je me questionnais tout de même sur son âge. Il paraissait à peine plus âgé que Charles et pourtant, il faisait semblait-il déjà affaire avec son père lorsque mon époux n’était encore un enfant. C’était tout de même étrange. Cependant je m’attardais plus sur sa divine beauté que ce détail. Il était beau, mystérieux, ténébreux et il avait ce quelque chose… Si j’avais été femme à prendre amant, - et j’aurais pu l’être au vu des tensions palpables au sein de mon couple – nul doute que mon choix se serait arrêté sur lui. Mais je ne m’égarais pas bien longtemps sur son charme hypnotisant, m’interrogeant sur le deuxième fait étrange de cette soirée. Notre invité pourtant installé à notre table pour dîner en notre compagnie ne toucha pas une seule des assiettes qui lui furent présenté. Il se contenta de déguster le vin de notre vignoble tout en prétextant avoir été mal toute la journée et ne préférait pas avaler quelque chose en ce sens, mais qu’il n’aurait pas annuler l’invitation pour rien au monde, ravi de revoir le fils de son ami. Et pour mon plus grand désespoir, la discussion s’orienta sur le sujet tant abordé entre nous.
« D’ailleurs je suis étonné de ne pas voir de charmants bambins à cette table. Vous êtes encore jeunes mais il ne faudrait pas trop tarder Charles, qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Une descendance est toujours la bienvenue. » « Si ça ne tenait qu’à moi, vous verriez des petites têtes blondes dans cette pièce, mais mon épouse se refuse à jouer les mères pour le moments. »
Le regard qu’il jeta dans ma direction vu accueillit par un noir de ma part. Comment osait-il étaler notre vie privée devant un étranger à notre famille ? Si les nobles savaient bien faire quelque chose, c’était dissimuler les problèmes que pouvaient connaître les leurs et se cacher derrière une image de perfection. Je serrais donc les dents face au comportement de Charles et attendis, comme toutes femmes de haut rang, sans crier à l’affront, la réaction de notre invité. J’étais persuadée d’essuyer une quelconque humiliation suite à cette révélation mais Joshua quelque peu surprenant. Un sourire énigmatique aux lèvres, il s’adressa directement à moi bien que l’on pouvait sentir que mon époux attendait qu’il m’ignore – comme il venait de le faire – pour continuer à parler comme si je n’étais pas présente.
« Voilà qui est fort intéressant. Les jeunes femmes sont en générale assez pressées de donner naissance. Serait-il indiscret de vous demander les raisons d’un tel choix. »
Le temps me manqua pour que je puisse m’exprimer, car Charles me devançait rapidement pour avoir de nouveau l’attention de notre invité.
« Le jeune frère de ma femme est malade et… »
La main de Joshua se leva en direction de Charles, lui intimant le silence, audace qui alluma une étincelle dans mon regard.
« Je vous remercie mon ami mais c’est de la bouche de votre charmante femme que j’aimerais entendre cette histoire si cela ne vous dérange pas. »
Du coin de l’œil je vis les joues de mon époux s’empourprer très légèrement et il sembla se renfrogner ce qui amena un léger sourire amusé sur mes lèvres. Et bien, cela ne lui fera pas de mal d’être remis à sa place pour une fois. Je détournais mon attention de Charles tandis que Joshua m’invitait à prendre la parole d’un signe de tête.
« Comme l’a dit mon époux, j’ai un jeune frère à la santé fragile. Malheureusement aucun médecin n’a été capable de le soigné et il semblerait qu’il soit condamné. » Je tremblais en m’expliquant, retenant pourtant toutes larmes ou sanglots ne pouvant me laisser ainsi aller face à un invité, pourtant mon chagrin était suffisamment présent pour qu’on le ressente. « J’ai toujours pris soin de lui, depuis que nous sommes enfants et je ne compte pas changer cela jusqu’à ce que l’un de nous deux ne disparaisse. Malheureusement certains, Je jetais un regard significatif en direction de Charles. Ne comprennent pas ce choix que j’ai fait de me dévouer à lui corps et âme, et en parfait égoïstes, réclament ce qui leur sera certainement donné le moment venu. »
« J’ai moi-même eu un frère par le passé. » Nous avoua-t-il alors que son regard quelque peu absent, fixait son verre de vin qu’il faisait tournoyer d’un geste léger du poignet. « Il était ce que j’avais de plus cher à mon cœur, et j’étais près tout, absolument à tout pour lui. »
On pouvait entendre dans sa voix, toute son inébranlable dévotion pour cet être, à l’image de la mienne. Ce fut alors qu’il me posa cette question.
« Et vous Comtesse ? Seriez-vous prête à tout pour voir perdurer la vie de votre frère ? »
Ma réponse ne se fit pas attendre, ce fut d’aplomb que je répondis, sans même prendre une seconde pour réfléchir à ce que pouvait être ce ‘tout’.
« Je donnerais ma vie en échange de la sienne si cela était possible. »
Le sourire de Joshua revint sur ses lèvres, plus fin comme heureux d’apprendre une nouvelle qu’il avait attendu.
« C’est tout ce que je voulais entendre… » Murmura-t-il d’une voix presque inaudible, tant que Charles et moi dûmes tendre l’oreille pour l’entendre.
« Il s’avère que je peux peut-être quelque chose pour votre jeune frère Comtesse. » « Vous êtes médecin ? » M’étonnais-je en ne me souvenant pas que Charles ne m’ait fait par de ce détail.
« Il existe bien des façons de guérir un mal Comtesse, ce n’est pourtant pas quelque chose que je fais tous les jours, loin de là. Mais vous m’êtes sympathique très chère et j’aurai aimé qu’on m’offre une telle opportunité à l’époque. » « Ça ne coûte rien d’essayer. » Laissa échapper Charles certainement persuadé que si notre invité arrivait à guérir son beau-frère, je lui ferait un héritier dans la seconde. Cependant, il avait raison. Ça ne coûtait rien d’essayer. Mon frère était au plus mal et on lui prédisait plus que quelques malheureux mois dans ce monde.
Je conduisais donc Joshua jusqu’à la chambre de Gabriel, Charles nous suivant bien évidemment. Je tenais à rester septique car ne pas l’être risquait de m’apporter une trop grande déception. Pourtant au fond de moi, une lueur d’espoir était apparue. Je ne savais pas pourquoi, mais je croyais Joshua lorsqu’il affirmait pouvoir le guérir. Comment alors qu’il n’était pas médecin et qu’aucun d’eux n’avait pu faire quelque chose pour mon frère ? Je n’en savais rien, mais c’était là. J’avais presque foi en lui. Pourtant, lorsqu’il voulut entrer seul dans la pièce et me laisser à l’écart de ce qui allait se passait, je protestais fortement. Il était hors de question que je ne sois pas dans cette chambre avec mon frère, et il pouvait bien invoquer toutes les raisons du monde, rien ne me ferait changer d’avis. Même lorsqu’il m’affirma que je risquais de paniquer et même peut-être de l’empêcher d’opérer s’il se décidait réellement à le soigner, je n’en désirais que davantage me trouver auprès de Gabriel. Cela semblait assez difficile et je me devais d’être à ses côtés, qu’importe si ce que je verrais me choquerait. Ce fut ce que je lui dis et il baissa les armes, me laissant venir avec lui. Par contre, il n’autorisa pas Charles à en faire de même, bien qu’il avança des arguments similaires aux miens, Joshua ne céda pas et il lui suffit d’un seul regard – un qu’il n’avait pas eu à mon égard – pour que mon époux se contente de rester bien sagement à nous attendre dans le couloir.
Dans la pièce sombre, à peine éclairée par la lueur d’une bougie. Je m’approchais de Gabriel et lui parlais à voix basse et douce en lui présentant Joshua et en lui annonçant qu’il pouvait peut-être quelque chose pour lui. Le teint pâle, la maigreur de son visage et ses yeux fatigués suffisaient à montrer que le mal qui le rongeait en avait presque terminé avec lui. Joshua me fit m’éloigner et examina de plus près mon frère âgé de seulement quatorze ans.
« Il est en effet bien mal en point. »
Je croisais les bras. C’était un constat que je n’avais pas besoin d’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre. Je le savais déjà ça ! Je voyais chaque jour sa santé se dégrader, sa vie lui échapper. Il se tourna finalement vers moi, et l’expression sombre de son visage me fit lui prêter une oreille des plus attentive.
« Je peux le guérir. Je peux vous assurer qu’il vivra une vie longue proche de l’éternité si j’opère. Cependant, il vous semblera bien plus malade encore ces prochains jours, à l’article de la mort. Sa souffrance sera presque insupportable autant pour lui que pour vous. Et lorsqu’il sera remis sur pieds, vous devrez accepter de le laisser s’en aller et de ne peut-être jamais le revoir. » « Quoi ?! » Ma voix monta dans des aigues que je ne connaissais pas encore. Comment ça, le laisser partir et ne jamais le revoir ? Pourquoi devrions nous faire une telle chose ? Quel genre de traitement obligeait à se comporter de la sorte ?
« Vous voulez qu’il vive, n’est-ce pas ? » « Oui ! Mais je refuse de l’abandonner ! Et pourquoi devrais-je le faire d’ailleurs ? » « Parce que je vais lui offrir une nouvelle vie. Une, dans laquelle vous ne pouvez pas avoir de place, malgré l’amour qui vous lie. » « Mais… n’y a-t-il pas un moyen de remédier à cela ? Je ne veux pas qu’il meurt mais je refuse de l’abandonner pour autant. S’il vous plait. Peu importe de quoi il s’agit, je… » « Seriez-vous prête à abandonner votre mari ? Votre titre de Comtesse ? De disparaître purement et simplement ? Seriez vous prête à endurer cette souffrance qui sera la sienne. Un souffrance telle que vous voudrez que l’on vous achève ? »
Je fus étonnée par ses questions, cependant je répondis sans flancher, avec une assurance inébranlable : « Je vous ai dit que je suis prête à tout pour lui, encore plus pour rester à ses côtés. »
Je ne savais pas réellement ce que pouvait être ce ‘tout’, mais qu’avais-je à perdre finalement ? Un titre qui me donnait le droit d’être conviée dans des mondanités où tout n’est qu’illusion et faux semblants ? Un mari pour lequel mon amour se meurt ? Le luxe, que je possède tout de même grâce au titre de Vicomte de mon frère ? Et de toute façon, que serait ma vie sans Gabriel ? Rien ne pourra peser plus lourd que lui dans la balance.
Joshua se tourna complètement vers moi, son sourire énigmatique de nouveau accroché aux lèvres. Il se rapprocha et j’essayais de ne pas avoir de mouvement de recule, mais malgré moi, je faisais un pas en arrière lorsqu’il fut bien trop près à mon goût.
« Que faites-vous ? » « Je vais commencer par vous très chère. »
Je déglutissais avec difficulté et frissonnais tandis qu’il passait un bras autour de ma taille et que sa libre vint repousser mes cheveux en arrière. Mon souffle se coupa lorsqu’il approcha sa bouche de mon cou et pendant ce laps de temps me semblant durer une éternité, j’eu à loisir d’imaginer toutes sortes de choses. Cependant, celle que des dents aiguisées comme la meilleure des lames viennent transpercer ma peau était encore assez loin d’avoir effleuré mon esprit. Ma bouche s’ouvrit sur un cri qui fut étouffé dans l’instant par la main de Joshua. Je comprenais enfin certaine chose, ces dernières défilant à vive allure dans ma tête. Sa physique inchangé depuis des années, ce refus de se sustenter, cette promesse de guérir le moindre mal, la raison de vouloir écarter Gabriel des siens une fois les choses faites, et cette histoire sur cette femme retrouvée vidée de son sang il y a quelque jour à peine, l’œuvre d’une bête sauvage avait-on dit. Mais je connaissais désormais la vérité, et tandis que mon corps s’endolorissait et que je sombrais dans l’inconscient, je mettais enfin un mot sur ce qu’était Joshua : Vampire.
Cassandre Wesson
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Plus de cinq siècles et demi plus tard j’étais toujours présente, toujours vivante, mais terriblement seule. Où était Gabriel ? Mort hélas. Assassiné 183 années auparavant. Je n’avais pas réussi à le sauver cette fois là, car malgré le fait que nous soyons devenus des vampires, jamais je n’avais cessé de veiller sur lui. Son éternel physique d’adolescent me faisait le voir toujours comme cet enfant fragile qu’il avait été, ou simplement fusse mon envie de le couver. Mais malgré mon désir de le protéger de tout, j’avais échoué un soir alors que nous étions de passage dans une ville. Un homme chassant notre espèce le prit en embuscade et mit fin à ses jours. Les vampires n’étaient pas bien vus de ceux les connaissant. Pourtant Gabriel faisait parti de ces rares vampires à avoir de la considération pour les être humains. Il ne vidait jamais une proie de la totalité de son sang et essayait toujours d’être le plus doux possible. Il était… bon. Mais cet homme n’avait pas chercher à voir une quelconque différence entre mon frère et un sanguinaire, il n’avait vu qu’un vampire et avait été bien heureux d’achever sa victime. Sauf qu’elle ne fut que de courte durée, puisque je l’achevais à mon tour pour le meurtre de mon frère bien aimé. Ce fut un bain de sang, une véritable barbarie. Le chagrin et la colère avaient dicté ma conduite et jamais je l’ai regretté. Il n’avait eu que ce qu’il méritait. J’avais partagé tant de temps avec Gabriel, on aurait pu croire que sa mort aurait été plus facile à accepter lorsque l’on savait que je n’aurait pas du profiter de lui plus de quinze années, mais la perte d’un être cher est toujours douloureuse. Avec la mort de Gabriel, une part de moi s’était éteinte avec lui. J’étais devenue bien plus froide, plus distante, plus hautaine aussi. Je pouvais me le permettre aussi. Je faisais partie de la race supérieure et depuis peu, de la race dominante.
Autant que cela puisse paraître étonnant, une épidémie avait fait muter presque la totalité de la population quelques années auparavant. Le monde avait alors changé, s’offrant aux immortelles et obligeant les êtres humains à se cacher. Car si la liberté leur tenait à cœur, ils avaient tout intérêt à nous fuir. Nous les parquions tels des animaux dans des ‘fermes’ où on prélevait leur sang pour le vendre. Et oui, le temps de la chasse était bien loin. Les vampires achetaient leur nourriture comme le faisaient les humains avant eux.
La façon dont ce monde avait évolué me plaisait grandement. Les vampires dominants le monde, cela avait des allures de Paradis sur terre. Plus besoin de se cacher, de changer de ville constamment pour ne pas éveiller les soupçons. Quand on ne prend pas une ride en dix ans, les gens commencent à s’interrogeait. Sans compter que vu que je faisais partie de ces vampires dit ‘anciens’ car transformés bien avant l’épidémie, j’avais accédé à un certain statu haut placé. On me disait Lady. Avec d’autres vampires âgés, nous dirigions la ville et nos congénères par la même occasion. Et surtout depuis que nous avions prit le contrôle, j’avais eu le droit à quelque chose m’ayant manqué depuis que j’avais perdu ma mortalité : du petit personnel. Bon il s’agissait plus d’esclave en réalité, acheté à un prix que seul un Lady peut se permettre d’offrir. J’avais donc ma réserve de sang personnelle et quelqu’un pour s’occuper des corvées à ma place. L’esclave que je m’étais choisi était une jolie jeune femme d’environs 19 ans et répondant au doux nom de Lorianne. J’en avait un ou deux autres également mais c’était elle qui m’accompagnait partout. Elle n’avait pas à se plaindre de sa vie. Déjà elle n’était pas maintenue dans un sommeil artificiel pendant que des machines lui pompaient son sang. Elle n’était pas dehors à mourir de faim en devant supporter le froid et craignant à tout instant d’être capturée. Et enfin elle n’était pas tombée chez un maître la traitant comme une bête. Non. Les humains m’étaient plutôt indifférents en réalité. Ils me servaient tout comme ils me nourrissaient, mais je n’avait pas un regard pour eux, je leur parlais sèchement et s’ils faisaient quelque chose de travers, je me donnais le droit de les corriger, mais seulement dans ce genre d’occasion. Je ne les battais pas et n’abusais pas d’eux à l’image de mon hôte de la soirée.
Tout comme moi, il était un Lord et avait à son service quelques esclave, mais la façon dont il avait de les traiter était toute autre de la mienne. Les coups et les insultes pleuvaient à longueur de temps et il avait même organisé bien des soirées pendant lesquels il offrait ses esclaves aux plus avides de ses invités. Aussi pour leur sang que pour leur corps. Pourquoi est-ce que je côtoyais ce genre d’individu répugnant ? Et bien il le fallait tout simplement. Au vu de nos rangs, je devais maintenir une certaine illusion et même s’il me répugnait – par son côté pervers et grossier personnage – je ne pouvais pas lui tourner le dos et me mettre à refuser ses invitations. Nous avions une ville à nous occuper, mal m’occuper de mes obligations simplement parce que je trouvais ses manières dégoûtantes n’était pas digne d’un haut dirigeant. Aussi m’étais-je cela de côté et passais outre son humour grossier à chaque occasion. Mais cette nuit là, je faillis perdre de mon calme légendaire et de ma superbe.
Je ne sais pas pourquoi je ne l’avais jamais vu auparavant. J’étais pourtant venu plusieurs fois en ce lieu et jamais je ne l’avais vu. A moins que mon regard ne soit alors pas posé sur lui. Non, impossible. Je l’aurais remarqué n’importe où, même s’il s’agissait d’un esclave semblant être quelconque. Mon regard s’arrêta pendant plusieurs secondes sur son visage fin. J’avais cru, pendant un instant, voir Gabriel entrer. Pourtant, cet adolescent ne lui ressemblait pas comme deux gouttes d’eau peuvent être identiques, seuls certains de ses traits, de ses expressions, de sa façon de se mouvoir, me faisait penser à lui. J’avais l’impression de revoir mon frère dans cet humain au regard pourtant vide de toute émotion et sentiment, au corps paraissant tellement fragile et malmené. D’ailleurs, lorsqu’il passa près de mon congénère, ce dernier se permit de le pousser et de le faire chuter au sol, avant de lui assener un violent coup de pied dans l’estomac.
« Et où est donc ce whisky que je t’ai demandé d’apporter ?! » Gronda-t-il. « Tu es vraiment un incapable. » Il se baissa et attrapa le menton de son esclave entre ses doigts, une lueur pervers animant son regard. « Heureusement que tu as d’autres talents… Nous allons bien nous amuser plus tard dans la soirée. »
Dans mon siège, je frissonnais malgré moi. C’était comme s’il s’était adressé à moi, ou plutôt, c’était comme si je voyais Gabriel entre ses mains. Pourtant la ressemblance n’était pas si flagrante que ça. Mais cette première impression me laissait ce sentiment, et je retrouvais dans ses traits, ceux de mon frère tellement aimé. Il m’était alors impossible de le voir se faire ainsi traiter, de savoir, même sans en être le témoin direct, ce qu’il subissait. Et surtout, je le voulais à mes côtés, car cette façon qu’il avait de me rappeler Gabriel me faisait du bien quelque part… ou du mal qui sait ? Mais je voulais près de moi et certainement pas avec cette brute. Peut-être était-ce une sorte d’obsession pour lui, quelque chose de malsain, mais qu’importe. Ma décision était prise : je repartirais avec ce jeune adolescent ce soir.
Le prénommé Wesley se releva et s’en alla chercher la bouteille qui était à l’origine de son châtiment sous les directives de son maître. Je le regardais quitter la pièce et lorsqu’il eut disparu, je tournais le regard vers le maître des lieux, et lâchais d’une façon on ne peut plus détachée :
« A combien me vendriez-vous cet enfant ? »
Son arcade se souleva.
« Ce gamin vous plait ? » « Disons qu’il est à mon goût, et lorsque je désire quelque chose, je l’obtiens toujours. C’est un principe. Alors combien ? Je mettrais le prix qu’il faut. »
Pour appuyer mes dires, je prenais un morceau de papier à porté avec un stylo et y inscrivais le montant que je lui proposais. Entre gens de notre rang, on ne parle pas de chiffre à haute voix. Je me levais de mon siège et faisais glisser le morceau de papier dans sa main. Lorsqu’il l’ouvrit, l’effet souhaité se fit nettement visible par ses yeux qui s’écarquillèrent. En même temps, je lui proposais presque le double du prix d’un esclave.
« Voilà qui est bien généreux de votre part, mais je suis… attaché dirons nous à cet enfant. » « J’ajoute Lorianne en plus. » Lâchais-je sans même lui laisser plus de temps pour réfléchir. Je n’eu pas à tourner les yeux vers elle pour deviner son regard paniqué. Oui, elle savait qu’elle n’était pas mal loti avec moi, pire, que le vampire à qui j’offrais de l’échanger était une véritable ordure doublé d’un pervers. Tout comme je savais que ma proposition ferait mouche. J’avais remarqué à plusieurs reprises la façon lubrique qu’il avait de poser le regard sur elle. Aussi savais-je avec une quasi certitude que cet argument pèserait lourd dans la balance, et j’avais raison. Son regard vint détailler mon esclave de haut en bas et il passa une langue dérangeante sur ses propres lèvres.
« Enfin, il est peut-être temps de m’en séparer tout compte fait. »
Un sourire victorieux étira mes lèvres et ce fut cet instant que choisi Wesley pour revenir.
« Parfait. Je vous ferais parvenir l’argent demain à la première heure. Sur ce, je vais prendre congé et retourner à mon domicile avec mon nouveau bien. »
Je regardais Wesley dans les yeux mais rien n’y fut lisible. Son – ancien – propriétaire lui expliqua très rapidement comment je venais de l’acquérir et cela sembla lui faire ni chaud, ni froid. On ne pouvait pas en dire autant de Lorianne que je pouvais sentir trembler telle une feuille dans un coin de la pièce. Je pressais Wesley de me suivre, sans un regard pour mon ancienne esclave et quittais ce lieu en entendant l’autre lui assurer qu’ils allaient bien s’amuser. J’abandonnais la pauvre enfant à son calvaire, peu soucieuse de son sort et satisfaite de mon acquisition.
Cassandre Wesson
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J’étais dans le salon lorsque j’entendis un bruit étrange semblant venir du sous sol. Sourcils froncés, je décidais d’aller voir ce qui se passait. Un mot et Wesley était derrière moi, une lampe torche à la main. Cela faisait sept ans que je l’avais arraché à son maître. Pourtant il restait résolument le même. Renfermé, le regard sans réel sentiment. Je le sentais trembler à chaque fois que je m’approchais pour planter mes canines dans son cou. Je me faisais pourtant la plus douce possible avec lui. Mais même après sept années, il semblait que Wesley avait toujours aussi peur des morsures, de mes morsures. Un regard attentif aurait pu remarquer que je le traitais différemment des autres. Outre le fait que je sois aussi distante et hautaine avec lui que n’importe qui, j’avais tendance à lui offrir plus. Il logeait dans une chambre joliment décorée, alors que les autres avaient simplement quatre murs, un lit et une armoire. Ses vêtements étaient des costumes de marque et surtout, si jamais il faisait une bêtise, jamais ma main ne venait s’abattre sur lui. Il y avait aussi ses moments d’égarement dont il était le seul témoin. Lorsque parfois, il me rappelait trop Gabriel et que je me mettais à lui caresser le visage, le couvant du regard. Il y avait aussi ce fameux rituel, chaque soir je le faisais me rejoindre dans mon bain et je lui savonnais le dos, les épaules, lui lavais les cheveux, comme je le faisais avec Gabriel, même lorsque nous étions bien âgés. Je n’ai jamais trouvé cela choquant ou malsain.
Nous descendîmes les escaliers mais lorsque nous fûmes arrivés à la moitié, un autre bruit se fit entendre. J’ordonnais à Wesley de remonter à l’étage. De toute façon je n’avais pas besoin de lumière. Mes yeux pouvaient voir dans le noir et je sentais un potentiel danger auquel je ne voulais pas l’exposer inutilement. J’attendis qu’il soit remonté pour descendre réellement au sous sol. JE fis quelques pas, à l’affût du moindre bruit, mes sens développés m’y aidant et pourtant, je me fis surprendre comme la plus stupide des humaines. Ma gorge enserrée par un bras, je sentais le corps de mon assaillant pressé contre mon dos. Que voulait-il ? Qui était-il ? Quelques questions qui ne tarderaient pas à avoir des réponses mais qui furent vite oubliées en remarquant que mon agresseur humait avec insistance mon odeur.
« Je ne vous veux pas de mal. » Affirma-t-il alors que tout me prouvait le contraire. « J’ai seulement… faim. »
Faim ? Mais j’étais un vampire et les humains ne peuvent pas se nourrir de nous, sans compter qu’ils n’ont pas cette rapidité, ni cette force. Et les vampires ne pouvaient pas… Seigneur ! Je comprenais à quoi j’avais à faire et je tendais de me débattre en vain. Un Alpha, un mutant. Une de ces… choses que nous avons créé par erreur. Je les détestais d’autant plus que je faisais partie de ceux ayant financé le projet et donc, ayant permis à ces saletés de voir la nuit. J’essayais de me débattre avec plus de virulence mais mon assaillant était bien plus fort que moi. Je refusais de me faire mordre, je ne voulais pas devenir le gibier, remplacer les humains, je ne me laisserais pas me rabaisser ainsi. Sans compter que je risquais d’y laisser ma vie vampirique ! Assoiffé comme il paraissait l’être, tout me disait qu’il allait me vider de mon sang. Et là, je les sentis, ces canines aiguisées se planter dans ma chaire. Je poussais un cri entre surprise et… quelque chose d’indéfinissable. Je me sentais prisonnière de lui, de ses dents, mais aussi – et bizarrement – incroyablement bien. Un léger gémissement m’échappa malgré moi et mon esprit s’abandonna également. J’étais à deux doigts de poser une main sur sa nuque pour accentuer ce contact étrange et terriblement agréable, lorsqu’il retira ses canines. Je repris mes esprits dans la seconde et je me défaisais de cette étreinte, faisant volte face pour poser les yeux sur le mutant. Je le dévisageais, une main posée sur ma blessure.
« Je vais me cacher ici quelque temps. Personne ne soupçonnera une Lady d’abriter un Alpha. »
J’arquais un sourcil et répondais avec dédain,
« Et qui te dit que je vais laisser faire une telle chose ? Tu penses réellement que je vais laisser un monstre tel que toi prendre ses aises sous mon toit ? » « Ecoutez, j’étais sérieux tout à l’heure lorsque je vous ai dit que je ne vous voulais pas de mal. Mais si ma vie doit en dépendre, je ne serais pas passif. Je suis plus fort que vous, vous l’avez vous-même constaté. »
Il me menaçait clairement mais je ne comptais pas me laisser faire.
« Je pourrais toujours prévenir les autorités lorsque tu aura le dos tourné. Tu ne pourras pas me surveiller éternellement et j’ai souvent des convives et… » « Quelque chose me dit que vous ne direz rien. »
J’ouvrais puis refermais la bouche. Il avait raison. Il y avait ce quelque chose qui me disais de me taire et de voir ce qui allait advenir ensuite. Je voulais comprendre ce sentiment qui était né en moi alors qu’il avait pénétré ma chaire. Sentiment honteux pour quelqu’un tel que moi.
Je ne rajoutais rien de plus me contentant de remonter en silence à l’étage. Je m’avouais vaincu de cette façon. Qu’il reste ! Mais s’il me mettait moi-même en danger cacher un mutant était un crime, sans compter que se serait la dégringolade sociale pour moi – je laisserais de côté mes interrogations et je préviendrais les autorités. Peu importe alors ce qu’il leur raconterait, car après tout entre la parole d’une Lady et celle d’un mutant, il n’y a pas à réfléchir avant de donner plus de crédit à l’un qu’à l’autre.
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Lincoln J. O'connell
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Sujet: Re: Cassandre Wesson Jeu 18 Mar - 22:46
Bienvenue Admin numéro 3 ! *SBAF*
J'te valide évidemment J'ai hâte de jouer avec toiii (a')
Et oui y'a un code, mais tu le connais déjà XD
Cassandre Wesson
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