Des pommettes rondes et des yeux pétillants, Bettina a l'air aussi vivante que ce que son prénom suggère. Son apparence générale est celle d'une jeune fille plus qu'une jeune femme, qui apprécie la vie. C'est oublier, bien sûr, que ces jours-ci, garder le sens du standing et de la classe relève un peu de la mission commando. A part ça, Betty est mignonne sans être belle ; si on l'a jadis choisie pour présenter des vêtements, cela relève plus de la taille de ses jambes – immense – et de son peu de hanches. Un peu plate, à vrai dire, mais la pâleur de ses traits et l'alliage blonde-blanche-souriante fait généralement tout le travail. Elle se maquille – généreusement quant à ses yeux. Regard charbonneux, lèvres pleines. Elle rougit facilement, ce qui lui donne généralement des couleurs qui trahissent sa nature humaine. Pas de tatouages, pas vraiment de signes particuliers ; même les grains de beauté se font discrets chez elle. Elle s'habille à l'exact opposé de ce qu'on pourrait attendre d'une blonde écervelée qui vend son image : son apparence laisse souvent à désirer, on a constamment l'impression qu'elle a attrapé des vêtements dans le noir, et a enfilé tout ce qui lui tombait sous la main. Un contraste étrange avec sa sophistication habituelle – les gens finiraient par croire qu'elle a toujours été maquillée, dès l'instant où elle a quitté le cocon douillet du ventre de sa mère. Un peu fragile, tout ça. On a l'impression qu'elle va s'envoler dès le premier coup de vent.
MENTALEMENT ;
Détachement et légèreté.Bettina Whist est quelqu'un de fondamentalement doux, idéaliste déchue, aux illusions brisées. Elle est de ces starlettes qui ont connu les projecteurs et la beauté, elle a été au bras des grands de ce monde. Contrairement aux grandes divas, elle serait toujours restée une mignonne blondinette de second plan. Ce qui lui a sans doute évité de finir en chair a pâtée, elle a réussi à revenir sur Terre. Étrangement lucide quant à la vie, le destin, l'amour et les côtes de bœuf. Cynique exaspérée, blasée de la vie, de la mort. Sans cœur parfois, parce qu'il faut bien continuer quoi qu'il en coûte. Rationnelle plus que courageuse. Tenace, dans la limite de ses moyens, opportuniste également. Réaliste, si douloureusement qu'il lui faut vivre jusqu'au bout, dans la poussière de ses rêves abandonnés. Tina ne croit ni en l'amour – une fable qui ne prend de sens que dans l'amour et la passion – ni au destin. Se jouera demain ce qui restera d'aujourd'hui. Regarde où tu met les pieds et fixe l'horizon, ou meurt et laisse ton corps pour nourrir les corbeaux. Elle est discrète, se méfie à outrance et se fige dans les instants les meilleurs. Aime courir au vent, dévore le soleil tant qu'elle peut, gorgeant son corps et ses cheveux de la force de la vie avant qu'elle ne disparaissent. Poète parfois, parle souvent pour dire des inepties. Ses remarques n'ont que rarement de sens, et encore moins de relations articulées et logiques les unes avec les autres. Bettina aime ce qu'elle vit, mord dans les journées avec la force des désespérés. Ne se met en colère que pour maintenir l'espoir, peut se mettre à chanter dans les situations incongrues ne serait-ce que pour faire sourire un enfant. Même si elle ressent au fond d'elle-même que chaque jour est le dernier.
VOS RELATIONS ;
La jeune femme n'a plus rien ni personne à aimer. Elle protège avec tendresse les quelques enfants du ghetto, se fie comme à elle-même à ceux qui l'ont recueillie. En-dehors de ça … Elle se montre extrêmement méfiante avec tous ceux qui voudraient l'approcher. Tina est très seule, elle n'a que peu d'amis intimes.
2. We want to know your story
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BETTINA – « Quand je suis née, ma mère a fichu mon père dehors pour être sûre qu'il n'exercerait pas sa déplorable influence sur moi. Il est revenu une semaine après. C'était leur routine, tout ça ; s'aimer et se déchirer. Se haïr et détruire tout ce qu'ils avaient pour mieux reconstruire, et espérer que cette routine branlante deviendrait le commun, que cette fois-ci rien ne tomberait. Ils ont échoué, encore et encore. »
Pause. Elle allume une cigarette, qu'elle regarde se consumer lentement entre ses doigts. Elle ne fume pas vraiment ; elle n'aime pas cette fumée qui s'engouffre dans son petit corps et qui cherche à tout dévorer, à exploser en ne laissant sur son passage que des os bien nettoyés. L'odeur l'envoûte, regarder la fumée se dissiper au soleil, également. Miss Whist est résolument une créature du jour.
BETTINA – « Évidemment, ça n'a pas marché. Finalement, elle nous a lâchées chez sa mère et s'est tirée avec un motard, un biker dont la mauvaise odeur n'avait d'égale que son attitude macho. Lui, mon père, il est venu quelques fois. Il n'a pas essayé de nous récupérer, il s'est contenté de me serrer fort contre lui et d'enfouir sa tête dans mon épaule d'enfant. Il me disait que chérie, ne t'inquiète pas, je ne peux pas vous prendre avec moi, c'est trop petit. Et je sentais son haleine étrange, mélange de tabac et d'alcool, et son odeur râpée de loser. Il venait de temps en temps, et puis il a arrêté. Maman est revenue, aussi, quand son motard l'a oubliée sur une aire d'autoroute avec un petit dans le ventre. On a finit par avoir un vrai appartement. Pendant un temps, on a eu une vie normale. » PR. KINGSLEY – « Et puis la transformation générale a commencé. Vous m'avez dit que votre sœur avait touchée rapidement. »
Elle le regarde. Finalement, c'est une bonne idée, ce thérapeute ? Elle va bien. Elle ne se sent pas suicidaire, ni désespérée, ni schizophrène. Elle a juste un peu faim. Son problème principal dans la vie, c'est que son peuple, pour peu qu'elle s'en ressente solidaire, est en train d'être décimé à vitesse grand V. Et qu'elle mourra bientôt. Préoccupation qui n'est pas sensée être celle d'une fille de 22 ans. La cigarette s'est entièrement consumée.
BETTINA – « Oui. Dès les premières semaines, en fait. A ce moment-là, j'avais déjà quitté la maison. J'avais été repérée au lycée, dans une pièce de théâtre. Passable, en fait, voire minable. Je jouais à peu près aussi bien la comédie qu'un enfant de deux ans pris la main dans le sac de sa mère. Mais ce type était là, il m'a trouvée jolie, et puis quelques semaines après, je faisais mon premier défilé. A Chicago. Puis ç'a été New York, et pendant ce temps … j'étais dans un autre monde. PR. KINGSLEY – « Vous pensez que vous avez changé, avec cette expérience ? »
Elle le regarde comme le ferait une poule face à un couteau de cuisine. Si elle a changé ? Elle essaye de lui expliquer calmement.
BETTINA – « Vous savez, j'avais dix-huit ans. Évidemment que j'ai changé. Je ne connaissais pas grand chose à la vie, j'avais grandi dans un trois-pièces du centre de Chicago, et je me suis retrouvée à gagner des centaines de dollars en une heure, pour des marques qui ne tarderaient pas à être désuètes et réduites en bouillie. Quoi que. Ils aiment le prêt-à-porter, les vampires ? »
C'est au tour du professeur Kingsley de la regarder bizarrement. Elle est d'une espièglerie et d'un détachement surprenant, pour une fille qui vient d'être retrouvée à moitié morte dans une ruelle sombre. Elle lui a déjà expliqué, que c'était juste une question de temps avant qu'ils ne passent tous à la casserole et que dans ces conditions, elle peut bien faire ce qu'elle veut de son temps libre. Pourtant, elle parle comme une gamine de dix-huit ans encore.
PR. KINGSLEY – « Probablement. Vous voulez bien me parler de ce qui s'est passé ensuite ? Pendant l'épidémie ? Et de votre sœur ? »
Elle le dévisage tristement. Ils lui ont sûrement transféré son dossier depuis Chicago. Donc il sait que sa sœur était une folle disparue tragiquement la veille de son anniversaire.
BETTINA – « Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Si j'avais été un vampire, qui voyait une fille lui offrir de boire son sang , moi aussi j'en aurais profité, même si je ne la connaissais ni d'Eve ni d'Adam. C'est pas des masses civilisé, un vampire. Je l'aurais sans doute gardée un peu plus longtemps si j'avais eu un peu de jugeote ... mais apparemment il était plutôt jeune, comme tueur. »
Elle sait qu'elle devrait montrer un peu plus de compassion et de tristesse. Mais elle a déjà fait son deuil, et il est vrai que la mort d'Emily lui a toujours semblé beaucoup plus stupide et ridicule que triste. Et puis voyez les choses en face, quand les trois quarts de l'humanité ont disparu, vous n'avez pas des masses de choix. Soit vous vous lamentez pour chaque vie disparue, et ça vous prend le reste de vos jours, soit vous avancez et gardez vos larmes pour plus tard.
BETTINA – « Avant que vous ne le me demandiez, je n'étais pas là quand ma mère est morte, je ne suis même pas allée à son enterrement. J'ai juste, pris ma voiture et j'ai roulé encore et encore. Je me suis retrouvée à LA, là où je connaissais des gens. » PR. KINGSLEY – « C'est là que vous êtes devenue célèbre. » BETTINA – « Façon de parler. J'ai eu mon heure de gloire en posant dans les derniers magasines de mode. Il y avait ce photographe, un vampire complètement taré. Il n'a jamais essayé de prendre mon sang, c'était pas son genre. Gary Carvington, vous connaissez ? Il a essayé de se passer de sang, je crois. Mais il est devenu complètement dingue. Il a failli tous nous tuer. »
Elle se souvenait très bien de ce moment. Elle revoyait la bête déchaînée se ruer au milieu du studio. Puis il y avait eu cette interruption de ces types, là, des hommes et des femmes armés qui avaient livré un combat acharné, sous les yeux effarés de Betty, réfugiée en larmes sous une table. Elle revoyait la tête de ce type, qui s'était penché doucement vers elle et avait dit que c'était fini. Elle avait toujours son numéro de téléphone, sur un simple morceau de papier glissé sous la batterie de son portable. Il lui avait dit, qu'elle pouvait l'appeler si elle voulait être en sécurité. Elle avait préféré rentrer, se calfeutrer dans son lit après avoir vomi tout ce qu'elle pouvait. Trois jours de fièvre dans la canicule californienne.
PR. KINGSLEY – « Et après ? » BETTINA – « Et après, rien. Vous le savez comme moi, ce qui se passe. Je suis une fille comme les autres, qui vit dans un studio crasseux, et je me lève tout les matins en espérant que ce ne soit pas le dernier. »
Le professeur hoche la tête. Il a un peu ce même sentiment, sauf que lui est particulièrement persuadé que le gouvernement finirait par mettre fin à cette histoire et que les buveurs de sang n'étaient que des malades de plus à guérir. Vous savez, ce genre d'élite qui croit que tout ça n'est qu'un mythe et qui finit dévorée alors qu'elle rentre chez elle en limousine. Ouais, un monde bizarre. Il griffonne quelques mots sur un papier à en-tête, parce qu'il sait qu'il ne peut rien faire et qu'il n'y a pas grand chose qui changera la situation. Peut-être que cette blonde survivra. Peut-être pas.
PR. KINGSLEY – « Soyez prudente, d'accord ? Et revenez me voir le mois prochain. »
Elle sourit. Bien sûr que non. Pourquoi reviendrait-elle ? Elle n'est pas folle et ne veut pas finir en nourriture, c'est tout. Elle se doute bien que cet homme devant elle n'ira pas plus loin, malgré tous ses diplômes. Il a sûrement des vampires parmi ses clients, c'est pour ça qu'il est encore en vie.
Elle claque la porte et descend l'escalier. Elle allume une autre cigarette qu'elle tient nerveusement entre ses doigts. Le soleil commence à se coucher, pourtant la fournaise est encore là. Bettina fouille dans sa poche, en sort son téléphone. Un vieux numéro usé sur un bout de papier. Va savoir pourquoi son sauveur avait un stylo sur lui. Elle compose doucement, en appuyant légèrement sur les touches effacées. Elle connaît par cœur le numéro, tant elle a failli le faire.
« Allo ? Je m'appelle Betty Whist. Je suis humaine. Je voudrais vous rejoindre. »
La cigarette finit par se consumer par terre, dans la poussière rouge et le soleil qui s'en va, tandis qu'une voiture démarre sur les chapeaux de roue. Direction San Francisco.
3. Behind the screen, who are you ?
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PSEUDO ; Azz' AGE ; 19 ans PRÉSENCE ; 5 /7 TON PERSONNAGE ÉTAIT ; Un inventé =) CODE DU RÈGLEMENT ; ok par Linc' XD RANG ;
Code:
<blockquote><font size="1">DUDE, DON'T TOUCH MY CAR !</font></blockquote>
AUTRE ; Euh … Joli forum, ne me mangez pas tout de suite ! S'il vous plaît.
Do you think you can live now ?
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Dernière édition par Bettina Whist le Sam 27 Mar - 23:55, édité 2 fois